mardi 25 octobre 2011

LE MYSTERE DE LA STELE ASPAIRT

Parallèlement au matériel directement lié à l'Enigme de Rennes-le-Château, il semblerait qu'il existe, ici ou là,
d'autres éléments disséminés dans la paysage historique français, que ce soit sur le plan régional audois, ou
ailleurs, dont un certain nombre à Paris.

C'est d'un de ces éléments plutôt méconnu que nous allons vous entretenir maintenant.

Les catacombes de Paris, et les individus hantant ces lieux pour diverses occasions, plutôt festives, ont leur saint patron en la personne d'un certain Philibert Aspairt, portier du Val de Grace, porté disparu un jour de 1793 dans les profondeurs du sous-sol parisien.
" Onze ans plus tard, en 1804, des ossements sont découverts dans la rue d'Enfer, une ceinture de cuir et un trousseau de clefs vont permettre d'identifier le malheureux aventurier. En 1810, le nouvel inspecteur général des Carrières, Louis Héricart de Thury, fait ériger une stèle à la mémoire de l'infortuné sur le lieu même de la découverte de ses restes.

Légende urbaine ou réalité historique.

Extrait de Datacombes :

L'existence de Philibert Aspairt a plusieurs fois été remise en cause, aucun document officiel n'a jamais été retrouvé. La stèle encore visible aujourd'hui et le récit d'Emile Gerards dans son livre " Paris Souterrain " publié en 1908, sont les seuls éléments qui évoquent cette histoire. " Extrait de Datacombes :

Et pourtant, en fouillant un peu l’Etat-civil reconstitué (disponible sur micro-films aux Archives Départementales de Paris), voici ce que j’ai trouvé :




acte
Extrait du registre des Actes de
Décès de l’an XXX
Division de l’observatoire
Du vingt huit floréal an douze à une heure de relevée

Acte de décès de
Philibert Asper, carrier âgé
de soixante deux ans
, né à Salmeranges, Département
du Puy de Dôme demeurant à Paris Rue St Jacques n°129
dite division, marié à Elisabeth Millard sa veuve,
trouvé mort dans les carrières, sous la Rue d’Enfer, le
douze floréal présent mois, heure de midi, suivant le procès
verbal dressé le dit jour par Charles Daubanel
commissaire de police de la division du Luxembourg, ledit
Asper disparu de la maison depuis dix à douze ans ainsi
qu’il est plus au long constaté au procès verbal dressé le
dit jour douze floréal présent mois et an par le dit
commissaire de police, de la dite division du Luxembourg
En conséquence duquel extrait nous a été remis par
Jean Marie François Dupont, employé demeurant
Rue St Jacques n° 176, division de l’observatoire, étranger
du défunt, lequel a signé pardevant nous Maire du
douzième arrondissement de Paris, soussigné lecture faite du
xx acte.
Signé Dupont et Collette Maire
Délivré conforme au registre
A Paris le deux janvier mil.. "

Le lecteur pourra remarquer que l'orthographe du nom ni la profession exercée par le dénommé Asper ne sont identiques. Le débat entre historicité ou légende urbaine reste ouvert, mais il est également possible que nous soyons là en présence d'un jalon posé, exploitant une réalité historique, la transformant quelque peu, afin de servir les intérêts d'un groupe au fait des indices fondateurs liés à l'énigme de Rennes-le-Château...

Les liens avec l'énigme du Razès :

C'est sur le site Rennes-le-Château.doc que le lecteur pourra se diriger s'il le souhaite :
http://jhaldezos.free.fr/elements_insolites/La_stele_Aspairt.html

Ainsi que le note l'auteur de l'article il existe des similarités entre l'inscription des dates sur la stèle Aspairt, et une seconde stèle qui est un des éléments fondateurs de notre énigme : la stèle de Marie de Nègre d'Ables.

De plus les aficionados de Rennes-le-Château n'auront pas manqué de réagir devant le nom de l'Inspecteur Général des Carrières qui érigea cette stèle à notre Philibert : Héricart de Thury, Louis de son prénom...
Car...souvenons-nous de cet été 2011, de la polémique issue de la "découverte" de trois chercheurs :
Franck Daffos, Michel Vallet ( alias Pierre Jarnac), et notre troisième larron, l'homme de l'ombre, Héricart de Thury ( didier de son prénom) dont nous apprenons qu'il est le dernier descendant de cette famille...

Voici qui a de quoi surprendre !
Et nous interroger...Cette stèle Aspairt détiendrait-elle un message caché ?
L'ancêtre de didier Héricart de Thury serait-il un des protagonistes de l'affaire ?

LE MESSAGE

Le lecteur habitué à notre grille de lecture de l'énigme ne sera pas surpris d'apprendre que nous avons travaillé sur les dates portées sur la stèle Aspairt.
Le résultat dépasse nos espérances :

La stèle mentionne le 03 novembre 1793 comme date de la disparition de Philibert Aspairt dans les profondeurs de la terre, et le 30 avril 1804 comme le jour ou l'on retrouva ses restes, ces deux dates sont écrites en chiffres romains( 30 écrit XXX ).
Or, ces deux dates encadrent l'existence d'un auteur...romain : Lucain ( Marcus Annaeus Lucanus), né le 3 novembre 39 à Cordoue, en Espagne ultérieure, et mort le 30 avril 65, est un poète romain, dont seule une œuvre a été conservée : la Pharsale, une épopée sur la guerre civile ayant opposé César à Pompée au Ier siècle avant J-C.

Lucain est aussi l'auteur d'une tragédie restée inachevée : Médée.
Et puisque nos lecteurs qui m'ont lu jusqu'ici savent que tous les chemins mènent à Pierre Corneille, ceux-ci ne seront pas surpris d'apprendre que la première tragédie écrite par notre illustre poète, qui fut aussi avocat à l'Echiquier de Normandie, a pour sujet et titre : Médée...
Mais observons s'il existe d'autres indices recoupant nos recherches et découvertes précédentes.

3 novembre :
Adoption du calendrier grégorien.
L'ordonnance royale fixant les dates de la réforme en France fut rendue le 3 novembre 1582. Le lendemain, Henri III accordait à Jacques Kerver un privilège pour l'impression du calendrier...
Comme nous l'avons pu rencontrer plusieurs fois auparavant, la référence à l'histoire des calendriers...

30 avril :
Egalement, une des modalités dont nous avons rendu compte précédemment, à savoir l'exploitation de dates en fonction des saints d'un jour donné, décliné du plus grand au plus petit, à savoir la date de fête locale.

Le 30 avril est la fête de Saint Eutrope dont il serait peut-être opportun de retracer l'existence, fut-elle légendaire, afin de circonscrire les parallèles pouvant exister entre un certain imaginaire qui s'est déployé sur l'énigme du Razès et ce saint :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Eutrope_de_Saintes

Plus surprenant, saint Eutrope est fêté localement le 8 décembre à la même date qu'un autre saint :

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/231/Saint-Eutychien.html


Eutychien (Eutychianus), Toscan de Luni (Etrurie), naît en 220.
Pontificat du 6-1-275 au 8-12-283.
Il établit l’offertoire de la messe.
Il ordonne que tout infidèle qui se fait chrétien soit libre de garder ou de renvoyer la femme qu’il avait avant son baptême.
Il encourage la pratique de la bénédiction des arbres et des fruits.
Eutychien meurt le 8 décembre 283 ; il est le dernier évêque de Rome à être enseveli dans les catacombes de Callixte sur la via Appia. Présumé martyr, saint Eutychien est fêté le 8 décembre.
"Selon le Liber Pontificalis, il était originaire de l'Etrurie et fut pape huit années durant la fin du règne de l'empereur Aurélien et de ses successeurs immédiats, période qui fut un moment de paix pour l'Eglise. Il est douteux qu'il ait subi le martyre. Il est enterré dans les catacombes de saint Callixte sur la via Appia."


Ce renvoi sur la date du 8 décembre a ici toute son importance ainsi que nous allons pouvoir l'observer :

8 décembre 1709 : décès de Thomas Corneille...

Et, pour achever ce cycle de dates pointant toutes vers le même objectif, nous nous intéresserons au prénom de notre aventurier des catacombes, le dénommé : Philibert, renvoyant sur un saint...Philibert de Tournus :

Saint Philibert de Tournus (ou Filibert) de Jumièges, de Noirmoutier, né en  617 ou 618 à Eauze -Gers - mort le 20 août 684 à Noirmoutier) était un moine et un abbé français du VIIe siècle. Il a fondé les monastères de Jumièges et de Noirmoutier. Ses reliques ont été apportées à Tournus où il fut l'objet d'une grande vénération.
Sa fête est célébrée le 20 août.


Jumièges n'est pas une abbaye inconnue dans le registre qui nous occupe, puisque Maurice Leblanc, l'auteur des aventures d'Arsène Lupin, situera l'action d'un de ses romans " La comtesse de Cagliostro " dans cette même abbaye.

De plus :

http://fr.witopia.wikia.com/wiki/Filibert

La question des deux indices relevés dans nos deux aventures d'Arsène Lupin, et du "choix" de notre Philibert Aspairt - que celui-ci relève de la légende urbaine ou ait été utilisé après coup par des protagonistes de l'affaire - trouvera ici sa réponse, pour le moins décoiffante, puisqu'elle semble achever ce cycle :

le 20 aout, date de la fête de saint Philibert est la date anniversaire de...

la naissance de Thomas Corneille - 1625 !

Et puisque au bout du chemin, tout finit par se rejoindre, nous ne manquerons pas de préciser que la stèle de Philibert Aspairt fut érigé là ou il fut retrouvé : sous la rue henri Barbusse ( ancienne rue d'Enfer ) - longitude google earth correspondant à la rue henri Barbusse =

2° 20' 19.96 Est ...

Et nous nous permettons de renvoyer le lecteur à nos travaux antérieurs de cet été ( voir dans archives juillet- aout- septembre 2011 ).

A suivre - en ce 25 octobre 2011 - l'auteur alain C . . . . . h

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